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Les associations Respire et Airgones ont publié les résultats d’une étude d’évaluation des aménagements de rues aux écoles et leur impact sur la qualité de l’air. La campagne de mesures réalisée en temps réelle a montré une baisse sur les concentrations de dioxyde d’azote pouvant aller jusqu’à 30 % en moyenne.
En France, 3 enfants sur 4 respirent un air pollué selon l’OMS. Les rues aux écoles permettent d’agir pour améliorer la qualité de l’air auprès des enfants. Cette exposition à la pollution de l’air a des effets délétères et durables sur la santé des enfants car leur organisme n’est pas encore mature. La pollution de l’air a des effets graves sur la santé des plus jeunes : naissances prématurées, faible poids de naissance, pathologies respiratoires (asthme, développement pulmonaire, etc.), pathologies chroniques (obésité, diabète, etc.), conséquences tout au long de la vie (modifications épigénétiques).
Déjà adoptées dans plusieurs pays européens dont la Belgique et le Royaume-Uni, les rues scolaires ont pour objectif de réduire la circulation de véhicules motorisés aux abords de l’école de façon temporaire, en fermant la rue aux voitures aux heures d’entrée et de sortie ou en fermant totalement l’accès aux véhicules motorisés. Florence Hérouin Léautey porte ce projet des rues aux écoles à Rouen et au sein de l’Alliance des collectivités pour la qualité de l’air. Une initiative qui rencontre un franc succès dans de nombreuses collectivités ! Découvrir son portrait
Grâce à ce dispositif, le nombre de véhicules circulant et stationnant devant les écoles diminue drastiquement et donc les dangers qu’ils représentent, dont la pollution atmosphérique. Les rues scolaires, créées par arrêté municipal, permettent d’aménager un environnement apaisé aux abords des écoles afin de réduire les polluants atmosphériques, les nuisances sonores tout en favorisant les mobilités actives (marche, vélo, trottinette).
Les rues aux écoles offrent plusieurs avantages : amélioration de la qualité de l’air à proximité des établissements scolaires ; amélioration de la sécurité des enfants lors de leurs déplacements jusqu’à l’école ; création de nouveaux espaces de rencontres, des espaces de convivialité, en réaménageant la ville et diminution des émissions de Gaz à Effet de Serre.
Respire et Airgones, en partenariat avec Rincent Air et Pollutrack, ont mené plusieurs campagnes de mesures sur les concentrations en NO2 et en PM2.5 ont eu lieu du 14 au 28 juin 2023 et du 21 septembre au 6 octobre 2023 aux abords de 10 établissements scolaires (neuf écoles à Paris et une à Bagnolet). La campagne de mesures des PM2.5 a eu lieu en continu du 14 juin 2023 au 30 avril 2024.
Les résultats montrent un impact des aménagements de rues aux écoles sur la pollution : les concentrations de dioxyde d’azote (NO2) baissent jusqu’à 30 % aux abords des écoles piétonnisées. En revanche, sur les particules fines PM2.5, l’effet est négligeable en raison de conditions météorologiques entraînant de faibles niveaux de pollution. Le rapport préconise de continuer à mesurer la pollution aux abords des écoles, notamment en hiver lorsque les niveaux de pollution sont plus élevés, afin de massifier le nombre de mesures et tirer des conclusions encore plus précises.
L’association Respire propose également dans ce rapport de :
4 leviers pour agir :
Pour en savoir plus, notre guide pratique est disponible ! Découvrir le guide sur les rues aux écoles ainsi que le témoignage de plusieurs collectivités
« Les rues aux écoles, ça marche pour faire baisser la pollution ! C’est la première étude d’évaluation en temps réel réalisée en France qui le démontre ! » se réjouit Tony Renucci, directeur de l’association Respire.