Bilan d'une journée de formation sur les enjeux qualité de l'air & urbanisme

Cette journée a permis de rassembler des agent.es et élu.es des services urbanisme espaces verts, mobilité, qualité de l’air et développement durable. Cet événement a rassemblé une quarantaine de personnes à Angers le 1er juin dernier. L’occasion d’échanger, se rencontrer et se former aux enjeux croisés de qualité de l’air et urbanisme.

Se saisir de l’urbanisme permet d’améliorer la santé des habitant.es. Respirer un air sain c’est aussi une obligation réglementaire et une demande montante de la population.

Que retenir de cette journée ?

La qualité de l’air, un sujet transversal à s’approprier

Aborder la thématique de la qualité de l’air en collectivité est un enjeu complexe qui nécessite de travailler en transversalité. La création d’un projet commun permet à des équipes de collaborer ensemble parfois pour la première fois et d’enrichir ses connaissances. Cela peut être le début d’une nouvelle réflexion sur la transversalité des sujets et des équipes peu présents dans les collectivités.

Néanmoins, il est important de préparer en amont les équipes. Sujet encore parfois trop méconnu, il est nécessaire de sensibiliser et former les agent.es et les élu.es à cette problématique. Se former via des outils pédagogiques et ludiques c’est possible avec l’ADEME, l’Alliance, la Fédération ATMO France, le Cerema…

Un accompagnement nécessaire

L’ADEME accompagne les collectivités via différents appels à projets que l’Alliance relaie régulièrement sur le site internet et les réseaux sociaux comme AACT-AIR 2023. De nombreuses ressources sont également disponibles sur le site internet de l’ADEME : Urbanisme & qualité de l’air, Mobiliser les acteurs du BTP sur la qualité de l’air, Modéliser la qualité de l’air dans un secteur d’urbanisation contraint présentant l’expérience de Plaine Commune.

Comment convaincre d’intégrer la qualité de l’air dans les politiques publiques ? En s’appuyant sur des données objectives notamment les cartes stratégiques air (CSA) que peuvent établir les Associations Agréées Surveillance Qualité de l’Air (AASQA) présentes dans chaque région. Les AASQA peuvent réaliser des CSA pour poser un diagnostic et aider à la prise de position. Ces cartes peuvent, par exemple, être utilisées dans le cas de l’implantation d’une nouvelle école, d’un établissement hospitalier ou d’une maison de retraite afin d’éloigner les personnes fragiles. Dans le cas d’établissements existants en zone dégradée, des actions de sensibilisation des usagers peuvent être mises en œuvre afin de réduire leur exposition : sur les modes d’accès, la ventilation…

Un projet et des solutions concrètes

Il est nécessaire d’apporter également des solutions concrètes (projet, budget, calendrier..). De nombreuses collectivités rencontrent les mêmes difficultés, s’appuyer sur l’existant permet donc de gagner du temps et d’ajuster son positionnement en fonction des résultats déjà effectifs sur d’autres territoires. Pour cela, l’Alliance propose des rencontres, des webinaires et des livrets pour partager les expériences d’autres collectivités. Un livret thématique dédié aux questions d’urbanisme est d’ailleurs disponible en téléchargement et propose des fiches projets menés par des collectivités partout en France. Notre webinaire, en partenariat avec ATMO France, sur les outils de planification est disponible en replay ainsi que l’ensemble des ressources.

4 axes pour bien démarrer

1er axe de travail : réduire les émissions à la source 

2ème axe : protéger les populations et les éloigner des sources de pollution

-> planifier et maîtriser pour un aménagement favorable à la santé en s’appuyant sur les outils de planifications

3ème axe : intégrer la qualité de l’air aux réflexions sur les formes urbaines

-> éloigner les bâtiments des axes de circulation pour favoriser la dispersion des polluants ;
-> créer des barrières végétales ou installer un bâtiment écran  ;
-> agir à l’intérieur des bâtiments (par exemple : réserver le rdc à des offres commerciales…) 

4ème axe : anticiper pour rendre l’air le moins pollué possible 

L’urbanisme favorable à la santé : un enjeu majeur

La qualité de l’air est un véritable enjeu de santé publique, avec chaque année plus de 40 000 morts prématurées dues aux particules fines ; elle est devenue l’une des principales préoccupations environnementales des Français.   La concentration de nombreuses émissions de polluants sont liées aux activités humaines (mobilité, énergie, constructions …) et résulte de choix d’aménagement.  

Dans un contexte de densification de l’espace urbain, l’objectif Zéro Artificialisation Nette (ZAN) prévu par la Loi Climat et Résilience est une opportunité pour faire évoluer les documents d’urbanisme et intégrer de manière plus générale la qualité de l’air comme un objet incontournable dans l’aménagement du territoire. Des collectivités s’engagent d’ores et déjà en ce sens : depuis les documents de planification jusqu’aux choix d’aménagement des espaces bâtis et non bâtis, l’orientation des bâtiments, en passant par le travail avec les acteurs de l’aménagement et la sensibilisation aux enjeux spécifiques liés à la pollution atmosphérique.  

Cette journée a pour objectif de valoriser les initiatives et d’encourager les collectivités à s’emparer de ce défi majeur de santé publique, d’orienter leurs politiques d’aménagement en prenant en compte la qualité de l’air, pour limiter les pollutions à la source et réduire l’exposition des habitants. Elle permettra aux participants d’échanger sur des projets et des outils, de bénéficier de nombreux retours d’expérience d’experts, d’élus et de techniciens.  

Objectifs  de la journée

• Identifier les sources de pollutions ; 
• Comprendre les enjeux et les liens entre aménagement, air et santé pour identifier les leviers d’action en urbanisme et aménagement pour améliorer la qualité de l’air ; 
• Envisager un projet d’aménagement favorable à la santé ; 
• Mobiliser les acteurs du territoire.