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À l’occasion de l’anniversaire de l’Accord de Paris, Airparif a publié une étude inédite évaluant le coût économique de la pollution de l’air en Île-de-France. Résultat : cette pollution représenter 28 milliards d’euros par an, soit 2 200 euros par habitant.

À l’occasion des 10 ans de l’Accord de Paris, Airparif a publié une étude inédite évaluant pour la première fois le coût économique de la pollution de l’air en Île-de-France. La dernière évaluation économique complète menée à l’échelle de la France hexagonale remonte à 2015. Le rapport sénatorial estimait le coût annuel de la pollution entre 72 et 101 milliards d’euros. Pour la première fois, une évaluation régionale chiffre les impacts économiques de la pollution de l’air en Île-de-France, sur la base des données scientifiques les plus récentes.
Les impacts économiques sanitaires et non sanitaires de la pollution de l’air en Île-de-France sont estimés à environ 28 milliards d’euros par an, soit plus de 2 200 € par francilien et par an.

Les actions engagées pour surveiller et améliorer la qualité de l’air représentent un coût estimé à 1,51 milliard d’euros par an en Île-de-France. Elles prennent en compte le budget des mesures de réduction de la pollution de l’air et de mise en œuvre de la surveillance soit une dépense bien moindre que les pertes économiques générées par la pollution.
Les politiques publiques mises en œuvre pour améliorer la qualité de l’air ont permis une forte baisse des concentrations en polluants depuis vingt ans. Selon Airparif et l’ORS-IDF, le nombre de décès prématurés liés aux particules fines (PM2,5) a chuté de 10 350 en 2010 à 6 220 en 2019, générant 61 milliards d’euros de bénéfices économiques évités pour un investissement total d’environ 5 milliards d’euros sur la période.
La lutte contre la pollution de l’air est un levier d’action transversal, aux bénéfices multiples : elle améliore à la fois la santé publique, la qualité de vie et génère des bénéfices économiques significatifs.

Pourquoi ce type d’étude est-il précieux pour les collectivités ? Parce qu’il permet de donner un argumentaire économique robuste à l’action contre la pollution. En convertissant en euros les impacts sanitaires, les collectivités peuvent mieux défendre les politiques publiques mises en œuvre. Grâce à des données objectives, les élu.es peuvent justifier des investissements dans des politiques de réduction des émissions (transports, chauffage, végétalisation, mobilité) et orienter les priorités territoriales selon le rapport coûts/effets. Ce type d’étude favorise une approche évaluation coût-bénéfice parfois nécessaire dans les débats.
En objectivant l’ampleur des coûts évités (mortalité, maladies, infrastructures, agriculture), les collectivités peuvent mieux mobiliser des financements (subventions, aides nationales, partenariats) pour porter des projets de qualité de l’air ambitieux.
Enfin, cette étude vient confirmer l’urgence de déployer des politiques publiques locales fortes et ciblées pour prévenir et réduire les impacts de la pollution. Pour la santé et la qualité de vie des habitants en priorité mais aussi pour la résilience économique des territoires.
La méthodologie développée par Airparif est mise à disposition d’ATMO France et des autres associations régionales agréées de surveillance de la qualité de l’air (AASQA), afin d’accompagner leurs travaux territoriaux. Elle sera également partagée avec l’ADEME, conformément à la demande de la Ministre de la Transition écologique lors du Roquelaure de l’air en mai 2025.