Rentrée scolaire : comment agir pour améliorer l'air dans et autour des écoles ?

A l’occasion de la rentrée scolaire, nous vous proposons de découvrir 6 leviers pour agir dans et autour des écoles.

Selon l’OMS, 3 enfants sur 4 respirent un air pollué. Les effets sont délétères et durables sur leur santé du fait de leur organisme immature. Les enfants constituent une population plus vulnérable aux polluants présents dans l’air, les conséquences sur leur santé sont graves et décuplées : impact sur le développement neurologique, naissances prématurées, faible poids de naissance, pathologie respiratoire (asthme, développement pulmonaire, etc.), pathologies chroniques (obésité, diabète), conséquences tout au long de la vie (modifications épigénétiques).

Les collectivités ont un rôle majeur dans la mise en œuvre d’actions et de prévention pour réduire les risques délétères pour la santé des plus jeunes. 

Des leviers pour agir et protéger la santé des enfants

1/ Développer des rues scolaires pour limiter l’accès aux voitures autour des écoles

Déjà adoptées dans plusieurs pays européens dont la Belgique et le Royaume-Uni, les rues scolaires consistent en la réduction de la circulation de véhicules motorisés aux
abords de l’école de façon temporaire, en fermant la rue aux voitures aux heures d’entrée et de sortie ou en fermant totalement l’accès aux véhicules motorisés. Elles sont créées par arrêté municipal, permettent d’aménager un environnement apaisé aux abords des écoles afin de réduire les polluants atmosphériques, les nuisances sonores tout en favorisant les mobilités actives.

Les bénéfices sont nombreux :

  • baisse des concentrations de dioxyde d’azote jusqu’à 30% dans les rues piétonnisées aux abords des écoles selon une étude des associations Respire et Airgones 
  • amélioration de la sécurité des enfants lors de leurs déplacements jusqu’à l’école
  • création d’espaces de rencontres, des espaces de convivialité, en réaménageant la ville

84% des parents se déclarent par ailleurs en faveur de la piétonnisation des rues scolaires et 79% des parents qui déposent leurs enfants en voiture sont favorables à garer leur voiture plus loin et marcher davantage pour accompagner leurs enfants selon un sondage réalisé en 2021 par La Ligue contre le cancer avec BVA auprès de parents d’enfants de 3 à 10 ans.

Découvrir notre guide pratique sur la mise en œuvre de rues scolaires

2/ Prendre en compte la qualité de l’air dans l’aménagement

Les collectivités peuvent inscrire la qualité de l’air dans les documents d’urbanisme et ainsi limiter l’installation de nouvelles écoles notamment autour d’axes routiers fréquentés. Quand cela n’est pas possible comme à Strasbourg, la collectivité a choisi de réaliser des modélisations pour prendre en compte la qualité de l’air dans le bâtiment. L’objectif : permettre la création d’une école protégée de la pollution urbaine. L’architecture et l’aménagement du quartier ont ainsi été revu pour mieux positionner l’école et la cour d’école. L’intégration d’une ventilation VMC double flux orientée côté cour et non axe routier permet un renouvellement de l’air vers l’intérieur. Aucun ouvrant n’est situé sur la route et une station de mesure est installée dans le cour de l’école.

En savoir plus sur le projet Danube à Strasbourg

3/ Réaliser un diagnostic de la qualité de l’air

Mener une campagne de mesures pour comprendre les polluants présents et établir un diagnostic des moyens d’aération afin de choisir un plan d’action par un prestataire extérieur comme les Associations Agréées Surveillance Qualité de l’Air.

4/ Utiliser la commande publique pour injecter un réflexe air

Les fournitures scolaires représentent une source de pollution peu analysées et aucune réglementation spécifique (ni directive européenne ni texte national) n’existe. La Ville de Grenoble, dans le cadre d’un appel à projets AACT-AIR de l’ADEME, a choisi de proposer aux enfants et aux enseignants des fournitures scolaires respectueuses de
leur santé en mettant en place des critères d’écoconditionnalité, en interdisant les composés organiques volatils dans les contrats et achats publics ; en aidant au choix des fournitures scolaires grâce à une analyse de 115 fournitures scolaires et en sensibilisant les équipes éducatives.

Verdict ? La qualité sanitaire n’est pas plus chère ! Les produits faiblement émissifs sont moins coûteux.

En savoir plus sur le projet innovant de Grenoble et sa mise en oeuvre

5/ Choisir des produits ménagers naturels

Les polluants intérieurs sont souvent présents dans les produits ménagers. Un passage vers des produits naturels permet de limiter ce risque tout en préservant l’hygiène des locaux. La Ville de Roubaix l’a intégrée dans ses politiques publiques en réduisant l’exposition des tout-petits et des salariés aux polluants de l’air intérieur, réduisant
la production de déchets toxiques et en réduisant les risques dans la manipulation des produits. La collectivité a organisé des réunions de sensibilisation et d’information avec les équipes puis réalisé des tests bactériologiques dans 1 des structures sur une semaine avant le changement de protocole et après le changement. Elle a souhaité impliquer les agents dans la déprogrammation vis-à-vis du marketing (odeur de propre). La Ville de Roubaix a ensuite décidé de créer ses propres produits ménagers naturels.

Découvrez les forces du projet de la Ville de Roubaix

6/ Sensibiliser aux bonnes pratiques

Pour aborder le sujet de la qualité de l’air intérieur dans les écoles, la Ville de Lille a décidé de mettre à disposition des malles pédagogiques composées de divers outils : livres, DVD, jeux, quizz. Elle a souhaité intégrer des modules sur la qualité de l’air au sein d’activités périscolaires. Un kit a également été déployé à l’attention des enseignants pour les sensibiliser à la prise en compte de la qualité de l’air intérieur. Enfin, la collectivité a acquis 160 capteurs pédagogiques, 1 capteur fixe par restaurant scolaire et 1 capteur mobile par école pour rendre visible la pollution de l’air.

Une nouvelle réglementation en application

Depuis le 1er janvier 2023, une nouvelle réglementation renforce la surveillance de la qualité de l’air dans les Etablissements recevant du public. De nouvelles mesures sont à déployer :

  1. Évaluer chaque année les moyens d’aération incluant une mesure du CO2
  2. Mener des campagnes de mesure des polluants réglementés aux étapes clés impactant la qualité de l’air intérieur (gros travaux comme la livraison du bâtiment, petits et moyens travaux comme le changement de ventilation ou le revêtement de sol et les actions sur les locaux)
  3. Réaliser un autodiagnostic de la qualité de l’air intérieur tous les quatre ans 
  4. Prévoir un plan d’action afin de proposer des actions correctives au niveau de la collectivité et des établissements

L’Alliance a réalisé une fiche synthétique permettant de comprendre les enjeux de cette nouvelle réglementation. N’hésitez pas à la télécharger.

Pour aller plus loin : https://alliancequaliteair.fr/2023/02/16/nouvelle-reglementation-surveillance-qualite-air/

 

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