Le Secours Catholique en faveur de métropoles à faibles émissions et à forte accessibilité

Le Secours Catholique Caritas France a publié un rapport en juin dernier en faveur de métropoles à faibles émissions et à forte accessibilité. A l’heure où de nombreuses collectivités sont dans l’obligation de préparer l’entrée sur leur territoire d’une ZFEm, il est important de revenir sur les leviers pour encourager et soutenir le développement de mobilités alternatives, partagées, solidaires pour rendre accessible cette ZFEm à tous les habitant·e·s. 

Ce rapport a pour objectif d’inciter à « mieux prendre en compte l’impact des ZFEm sur les mobilités des personnes, et des plus précaires en particulier, de façon à faire de ces zones non pas un obstacle à la mobilité des plus modestes, mais un levier pour accélérer l’accès de chacun à une mobilité propre ».

Qui sont les oubliés des ZFEm ?

Les ZFEm présentent à la fois des opportunités et des risques pour l’ensemble des personnes en situation de précarité. L’opportunité de réduire les inégalités sociales de santé en améliorant l’air du territoire mais le renforcement des inégalités liées à la mobilité. Il est nécessaire d’apporter une vigilance particulière aux personnes les plus précaires pour ne pas transformer les ZFEm en « zones à forte exclusion ».

Les ZFEm peuvent devenir un levier pour développer une mobilité inclusive à faibles émissions sans laisser sur le bord de la route les personnes les plus fragiles. Faire participer les personnes en situation de précarité, les écouter, les entendre et les impliquer dans la construction de solutions répondant à leurs enjeux de mobilité est l’opportunité de créer un dispositif inclusif, durable et social.

9 propositions pour construire des métropoles et agglomérations à faibles émissions et à forte accessibilité

Inclure les oubliés des ZFEm dans leur co-construction et leur appropriation

Il est nécessaire de trouver des leviers en amont pour informer et sensibiliser les publics fragilisés aux aides auxquelles ils peuvent accéder, etc. Il s’agit également de les accompagner pour les aider à trouver des alternatives de déplacement, s’ils ne peuvent plus se déplacer en voiture dans le périmètre de restriction.

  • Informer et co-construire avec les précaires la future ZFEm en s’appuyant sur des associations de solidarité du territoire pour systématiser l’écoute et la prise en compte de la parole des précaires ;
  • Enrichir le diagnostic de la mobilité sur le territoire pour adapter la politique publique aux spécificités locales. Ce travail de diagnostic permet d’identifier les zones de fragilité mobilité par rapport à la mise en oeuvre d’une ZFEm en créant par exemple un groupe de travail associant des parties prenantes internes et externes ;
  • Proposer des services de conseil et d’accompagnement individualisés à la transformation des mobilités.

Accompagner financièrement la mobilité à faibles émissions des plus précaires

  • Augmenter les montants des aides pour limiter le reste à charge des publics les plus fragiles économiquement : prêt à taux zéro plafonné et garanti par l’Etat accessible partout et à tous, création d’une super prime à la conversion de 7 000€ pour les ménages les plus modestes, mise en place d’aides complémentaires pour les personnes habitant dans la ZFEm et celles résidant dans le bassin de vie de la collectivité
  • Mettre en place un guichet unique pour simplifier les démarches des personnes précaires et réduire les délais des versements des aides ;
  • Etendre la tarification solidaire à toutes les offres de mobilité : vélos, trottinettes, autopartage, covoiturage.

Proposer des alternatives viables à la voiture individuelle thermique

  • Densifier l’offre de mobilité sur les territoires fragilisés pour les reconnecter aux autres territoires : renforcer l’offre de transports en commun (train, métro, BHNS, tram) ou de micro mobilité (vélos ou voitures en libre-service) ou développer de nouvelles modalités (transport à la demande, navettes autonomes).
  • Faciliter les usages partagés de la voiture : développer et promouvoir le covoiturage
  • Expérimenter les logiques de mobilité inversée en allant à la rencontre des personnes et en leur proposant des services itinérants

 

Télécharger le rapport complet du Secours Catholique

« Dans leur principe, les ZFEm sont une bonne nouvelle, car elles sont le signe qu’enfin, les politiques publiques prennent au sérieux cet enjeu majeur de santé publique qu’est la pollution de l’air. Mais attention ! Selon les modalités retenues pour leur mise en oeuvre, elles peuvent venir renforcer les difficultés des plus précaires (isolement, exclusion, dépenses supplémentaires) et créer des territoires à deux vitesses ou au contraire, faire de la transition écologique une opportunité pour réduire les inégalités et renforcer la cohésion sociale territoriale. » Véronique Devis, Présidente nationale du Secours catholique Caritas France

Rapport Secours catholique - ZFEm à forte accessibilité

Secours Catholique Caritas France

Chiffres clés

7 millions de personnes en âge de travailler font face à des difficultés de déplacement pour des actes de la vie quotidienne

28 % des personnes en insertion professionnelle abandonnent leur emploi ou leur formation pour des problèmes de mobilité

Source : Laboratoire de la mobilité inclusive 2015

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