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Airparif, l’observatoire de la qualité de l’air en région Ile-de-France, a dévoilé les premiers résultats de son étude inédite sur les particules ultrafines (PUF) qui sera menée pendant 4 ans. Ce premier volet de l’étude vise à évaluer les concentrations de PUF dans différents environnements pour renforcer, à terme, leur surveillance permanente.
Pendant 3 mois, sur la période hivernale 2020-2021, Airparif a mesuré les niveaux de pollution en PUF sur quatre sites distincts éloignés du trafic : trois en zone urbaine (un site au cœur de l’agglomération parisienne, deux en zone périurbaine et un en zone rurale).
Une autre campagne de mesure a été menée à l’été 2021, en cours d’analyse, à proximité des grands axes de circulation franciliens. Les résultats seront publiés lors du second semestre 2022. La 3ème campagne se concentrera sur les zones proches d’aéroports en été et en hiver.
Le programme se déroule au total sur quatre ans et s’achèvera en 2024, il est mené par Airparif est cofinancé par Airparif, la Métropole du Grand Paris, la Ville de Paris, l’ARS (Agence Régionale de Santé), la Communauté d’agglomération Paris Saclay, et les Aéroports de Paris.
Les particules ont des tailles qui peuvent varier de quelques fractions de nanomètres à une centaine de micromètres. C’est donc l’un des des constituants les plus complexes de l’atmosphère. On appelle une particule ultrafine (PUF) l’ensemble des particules ayant un diamètre compris entre 1 et 100 nanomètres (nm) soit à peine la taille d’un virus ou tout juste d’une molécule d’ADN pour les plus petites d’entre elles.
Les PUF proviennent d’une multitude de sources d’émission et de processus de transformation physico-chimiques dans l’atmosphère. Leur présence dans l’atmosphère constitue un risque avéré pour la santé humaine car leur petit diamètre leur permet de pénétrer profondément dans l’organisme.
Les PUF peuvent pénétrer le système sanguin, atteindre le cerveau et/ou traverser le placenta des femmes enceintes contrairement aux autres particules (PM10, inférieures à 10 micromètres, µm) qui restent bloquées au niveau des voies respiratoires supérieures (nez et pharynx) ou des particules fines (PM2,5, inférieures à 2,5 µm) qui s’arrêtent aux alvéoles pulmonaires. Sans compter, les pathologies respiratoires (de l’asthme au cancer du poumon), les maladies cardiovasculaires (infarctus du myocarde ou accident vasculaire cérébral) et les décès prématurés.
Compte tenu de leurs enjeux en termes d’impacts sanitaires, l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (ANSES) a insisté sur la nécessité de compléter et de pérenniser l’acquisition de données dans l’air ambiant pour les particules ultrafines (PUF) et d’assurer un suivi particulier sur le long terme, tout comme l’OMS dans ses dernières recommandations de septembre 2021.