Investir pour améliorer la qualité de l’air, un gain financier pour les collectivités ?

A Grenoble, une équipe de recherche pluridisciplinaire a élaboré plusieurs scénarios permettant de limiter de 2/3 la mortalité liée aux particules fines sur l’agglomération. L’étude a démontré que les bénéfices ainsi obtenus dépassent les coûts des mesures à mettre en place. 

Des chercheurs du CNRS, de l’Inserm, INRAE, de l’Université de Grenoble Alpes et d’Atmo Auvergne-Rhône-Alpes ont réalisé une étude dans laquelle sont identifiées les politiques à mettre en place pour atteindre un objectif sanitaire fixé par les élus, et les bénéfices attendus des mesures. Les résultats ont été publiés par Environment International le 15 janvier dernier. 

MobilAir : une étude concrète pour améliorer la qualité de l’air

Rappelons en préambule que chaque année en France, la pollution aux particules fines est responsable de la mort de 40 000 personnes selon Santé Publique France. La pollution aux particules fines est également vectrice de maladies cardiovasculaires et respiratoires. En outre, le coût de la pollution atmosphérique est estimé à 100 milliards d’euros annuel en France, à 495 millions d’euros et 145 décès prématurés pour Grenoble Métropole

Le projet MobilAir identifie les mesures qui permettraient d’atteindre une réduction de 67% du taux de mortalité lié aux particules fines d’ici 2030. Les deux principaux secteurs émetteurs de particules fines sont le chauffage au bois et le transport. Plusieurs scénarios sont proposés pour atteindre ces objectifs. L’étude montre notamment que l’objectif sanitaire peut être atteint en remplaçant tous les équipements de chauffage au bois non performants par des poêles à granulés récents, et en réduisant de 36% la circulation des véhicules personnels au sein de l’agglomération (mesures accompagnées d’aides financières, du développement d’infrastructures de transports en commun et cyclables, de sensibilisation etc.). 

Des bénéfices sanitaires dépassant largement le gain sanitaire

La mise en place de ces mesures entraînerait des bénéfices sanitaires dépassant largement le gain sanitaire associé aux particules fines : + d’activité physique, réduction du bruit et des gaz à effet de serre. Les scénarios avec le plus fort développement des modes actifs (marche et vélo) conduisent à un bénéfice net de 8,7 milliards d’euros sur la période 2016-2045, soit un gain annuel de 629 € par habitant de la métropole. Selon les scénarios, chaque euro investi par la collectivité générerait entre 1,1 et 4,7 euros de bénéfice sociétal.

Il s’agit ici de la première étude en France démontrant que les bénéfices sociétaux associés à des mesures d’amélioration de la qualité de l’air sont supérieurs au coût de ces mesures. Les décideurs disposent ainsi de pistes scientifiquement validées pour améliorer significativement la santé à l’échelle de l’agglomération. 

Photo by Micheile dot com on Unsplash

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