Conférence européenne sur la qualité de l'air intérieur : l'urgence d'améliorer la qualité de l'air dans les écoles

Avec plus de 80 % du temps passé en intérieur, la qualité de l’air intérieur (QAI) est un enjeu essentiel pour la santé physique et mentale des occupants. Pourtant, en France, la majorité des écoles et établissements scolaires présentent une mauvaise qualité de l’air, ce qui aggrave ou déclenche diverses pathologies comme l’asthme, favorise la propagation de maladies infectieuses (grippe, bronchiolite, Covid…), et contribue au mal-être des plus jeunes.

Durant ce colloque, les différents intervenant·es ont rappelé l’urgence d’agir, les enjeux liés à une mauvaise QAI, en partageant des pistes concrètes. A la table ronde de Cécile Cenatiempo, Présidente de l’Alliance, était également présents Guillaume Boulanger, Santé Publique France ; Catherine Nave Bekhti, CFDT Education ; Céline Grassien et Isabelle Leibl, AprèsJ20-AssoCle et EFO-PEEP-FCPE ; Valérie Leprince, Cerema ; Olivier Blond, Région Ile de France ; Dominique Costagliola, Institut Pierre Louis d’Epidémiologie et de Santé Publique, Sorbonne Université, INSERM ; Gaëlle Guyot, Cerema ; Anne Souyris, Sénatrice.

Qualité de l’air dans les écoles : un constat alarmant

De nombreux intervenant·es ont souligné l’urgence d’agir dans les établissements scolaires, où la mauvaise qualité de l’air favorise l’asthme, les maladies infectieuses ou encore la baisse de la concentration et des performances scolaires. L’état des bâtiments, l’insuffisance de la ventilation ou l’absence de maintenance aggravent la situation. Il faut agir sur les sources de polluants, les systèmes de ventilation, profiter des réhabilitations et constructions pour inclure ces enjeux de QAI. 

Une mauvaise QAI impacte également l’assiduité, la concentration des élèves et des personnels éducatifs, ainsi que les performances scolaires. Les conséquences sociales et sanitaires sont majeures, en particulier pour les enfants les plus vulnérables.

Focus sur le Covid long : il touche entre 1 et 1,8 % des enfants, selon les données disponibles. En l’absence d’étude nationale en France, ces estimations permettent toutefois d’anticiper un impact potentiel de près de 120 000 élèves concernés dans notre pays. Les conséquences du Covid long chez les enfants sont préoccupantes : fatigue chronique, troubles cognitifs, baisse de l’assiduité et des performances scolaires, pouvant aller jusqu’au décrochage, à l’isolement social, voire à des troubles psychologiques graves, incluant des risques suicidaires. Les effets à long terme du Covid long chez les jeunes restent encore mal connus. Face à cette situation, il est indispensable de mieux former les professionnels de santé et d’informer le grand public pour favoriser un repérage précoce, un accompagnement adapté et limiter les inégalités de santé.

Faire des écoles un refuge pour la santé des enfants

Les collectivités sont en première ligne pour agir. Elles ont à leur disposition différents leviers : en installant des systèmes de ventilation, prenant en compte la QAI dès la construction d’une école ou lors d’une réhabilitation, en agissant sur les produits ménagers et les fournitures scolaires, en aménageant des rues aux écoles. A Paris, la mise en oeuvre de 224 rues aux enfants a permis une baisse de 10% à 30% de N02.

L’Alliance s’engage à poursuivre ce travail collectif

L’Alliance continue de porter la voix des collectivités sur ces enjeux de qualité de l’air intérieur. L’école doit devenir un espace refuge pour tous les enfants. Nous allons poursuivre notre engagement pour faire avancer des politiques ambitieuses et justes. Nous inscrirons l’amélioration de la qualité de l’air dans les écoles dans les priorités de notre plaidoyer spécial élections municipales.