Injecter un réflexe air dans les politiques publiques d’aménagement

Un numéro autour de l’air sous toutes ses formes

Dans cette revue de l’agence d’urbanisme Atlantique & Pyrénées, l’air est abordé dans toute sa richesse, à la fois matière vitale, ressource territoriale, bien commun fragile et facteur d’inégalités environnementales.

Le numéro s’organise en 3 parties :

1. L’air comme vecteur de transformation urbaine face au changement climatique, à travers l’étude du vent, de la ventilation naturelle ou de l’urbanisme bioclimatique.
2. L’air comme bien commun questionnant les politiques publiques, les injustices environnementales et les enjeux sanitaires liés à la qualité de l’air.
3. L’air comme ressource qu’il s’agisse d’énergie renouvelable (éolien, méthanisation) ou d’adaptation territoriale en explorant notamment le rôle de l’air en agriculture, à la fois comme facteur climatique essentiel (vent, sécheresse, pollinisation) et comme contrainte croissante dans un contexte de dérèglement climatique.

Injecter un réflexe air dans les politiques publiques d’aménagement

Fanchon Barbat-Lehmann nous rappelle que « la qualité de l’air est un enjeu majeur des politiques d’aménagement et d’urbanisme ». Elle nous présente les leviers et outils pour agir concrètement dans les territoires :

• les cartes stratégiques air permettent de concevoir un urbanisme qui protège les populations de l’influence des grandes infrastructures routières. Elles permettent de visualiser les niveaux de pollution à l’échelle fine des rues et de déterminer plusieurs secteurs d’aménagement selon les niveaux de concentration : des zones rouges en cas de dépassement, des zones de surveillance, des zones sans problématique.
• la modélisation 3D permet de simuler la circulation des polluants à l’échelle d’un quartier ou d’un bâtiment en fonction de la forme urbaine et l’orientation de l’édifice.
• la formation et l’acculturation des acteurs de l’aménagement afin de les inciter à intégrer les enjeux de qualité de l’air 
  

Faire émerger une culture partagée de la qualité de l’air dans les territoires

Françoise Schaetzel, quant à elle, préconise de faire émerger une sensibilité commune autour des enjeux de qualité de l’air. Lorsque cette culture n’existe pas encore, elle recommande d’organiser des débats publics, de faire intervenir l’AASQA ou d’inviter des collectivités plus avancées afin de partager leurs expériences.

L’objectif : créer une dynamique de territoire en rendant ces questions concrètes et transversales. Elle souligne l’importance d’associer l’ensemble des services, décloisonner pour une plus grande transversalité comme la qualité de l’air. Chaque service peut se poser la question du lien entre son action et la qualité de l’air, que ce soit pour aménager une école, une voie ou un jardin.

Elle donne l’exemple de Strasbourg : des réunions interservices régulières ont permis cette montée en compétences collective, jusqu’à permettre l’émergence d’actions structurantes dans des domaines clés comme l’urbanisme ou l’énergie. « Puisque l’air impacte toutes les politiques locales, il faut que les agents de chacun des services soient sensibilisés aux questions d’air. »