La ZFE soulève de vraies questions sur l’accès à la mobilité et le droit de se déplacer, et l’Alliance se réjouit que de nombreuses structures et élus souhaitent s’engager contre la précarité mobilité. Il est essentiel que ce droit fondamental prenne une place centrale dans le débat public.
15 millions de français en précarité mobilité
Mais ce n’est pas la ZFE qui amène 15 millions de français en précarité mobilité. C’est la dépendance à la voiture, et le manque d’alternatives !
Et toutes les collectivités qui déploient les ZFE, pour protéger la santé, notamment des plus précaires, sont aussi celles qui proposent le plus d’alternatives et d’accompagnement : aides au renouvellement de véhicules pour les particuliers comme les acteurs économiques, développement des transports en commun, aménagement de pistes cyclables, tarification solidaire, gratuité partielle ou totale des transports…
Si nous nous retrouvons tous sur l’importance de garantir à chacun et chacune le droit de se déplacer : alors l’heure n’est pas au statu quo sur les ZFE. Supprimer les ZFE ne permettra pas aux personnes qui sont actuellement en précarité mobilité de se déplacer plus facilement. Unissons nos forces pour demander davantage de financements pour garantir à chacun et chacune le droit de se déplacer, avec des aides renforcées pour les ménages et les professionnels lorsqu’ils ont besoin d’un véhicule particulier, avec un véritable maillage du territoire en lignes ferroviaires, bus, cars et autres transports collectifs modes actifs.
Démêler le vrai-faux : quelques arguments
Les ZFE sont un outil de santé publique
Les ZFE sont des outils pour permettre aux habitants de mieux respirer. La dernière étude de Santé Publique France « Estimation de la morbidité attribuable à l’exposition à long terme à la pollution de l’air » a confirmé le lien entre la pollution atmosphérique et les cancers du poumon, le diabète de type 2, les AVC et l’asthme, en particulier chez les enfants.
- entre 12 et 20 % des maladies respiratoires chez les enfants, soit entre 7 000 et 40 000 nouveaux cas sont attribuables annuellement à une exposition à long terme aux PM2,5 et NO2 d’origine anthropique
- chez l’adulte 7 à 13 % des nouveaux cas de maladies respiratoires, cardiovasculaires ou métaboliques sont liés à la pollution soit entre 4 000 et 78 000 cas par an
Si les débats sur la mise en place des Zones à Faibles Émissions (ZFE) font largement entendre les voix des opposants, qu’en est-il des personnes souffrant de maladies chroniques liées à la pollution de l’air ? Leur droit à respirer un air sain et à vivre en bonne santé ne devrait-il pas être une priorité dans les décisions publiques ?
15 millions de français en précarité mobilité
L’instrumentalisation de la question de la précarité mobilité mérite de véritables réponses. Ce n’est pas la ZFE qui amène 15 millions de français en précarité mobilité. C’est la dépendance à la voiture, et le manque d’alternatives. Et toutes les collectivités qui déploient les ZFE sont aussi celles qui proposent le plus d’alternatives : aides au renouvellement de véhicules pour les particuliers comme les acteurs économiques, développement des transports en commun, aménagement de pistes cyclables, tarification solidaire, gratuité partielle ou totale des transports…
Le Gouvernement a reculé sur les baisses des aides pour les particuliers, du fonds vert pour les collectivités. Ces baisses à l’échelle nationale mettent en péril les dispositifs d’aides notamment pour les plus précaires, puisque les collectivités se retrouvent seules à accompagner financièrement les habitants. Unissons nos forces pour demander davantage de financements pour garantir à chacun et chacune le droit de se déplacer, avec des aides renforcées pour les ménages et les professionnels lorsqu’ils ont besoin d’un véhicule particulier, avec un véritable maillage du territoire en lignes ferroviaires, bus, cars et autres transports collectifs modes actifs.
Supprimer les ZFE n’enlèvera pas les difficultés de fonds : le manque d’alternatives, la dépendance à la voiture, la pollution de l’air, les maladies
ZFE : des restrictions moins contraignantes qu’annoncé
Contrairement aux idées reçues, la plupart des villes ayant instauré une Zone à Faibles Émissions (ZFE) appliquent des restrictions de circulation très modérées :
- Seules 4 agglomérations (Paris, Lyon, Grenoble et Montpellier) ont limité la circulation aux véhicules Crit’Air 3, soit les diesels de plus de 15 ans et les essences de plus de 20 ans.
- 7 autres villes ont restreint la circulation aux Crit’Air 4 (diesels de plus de 20 ans), et une seule a interdit les Crit’Air 5 (diesels de plus de 25 ans).
- Dans la plupart des ZFE, seules les voitures non classées (plus de 30 ans) sont concernées, et certaines n’ont instauré aucune restriction.
Faut-il vraiment croire qu’une majorité de Français utilise quotidiennement une voiture de plus de 30 ans comme véhicule principal ?
Les ZFE ne concernent pas 12 millions d’automobilistes
La majorité des propriétaires de véhicules interdits à Lyon ou Paris par exemple n’ont pas vocation à s’y rendre régulièrement. Et pour ceux qui s’y rendent occasionnellement, notamment pour du tourisme, des dérogations existent dans les ZFE. Combien d’habitants des possèdent un véhicule classé Crit’Air 3 ou 4 qu’ils n’ont pas les moyens de remplacer ? Ce sont ces citoyens qu’il faut accompagner pour éviter qu’ils ne se retrouvent dans une impasse.
Les ZFE sont des outils imparfaits mais efficaces
Les ZFE sont des outils efficaces pour améliorer la qualité de l’air dans les villes. En effet, les émissions de polluants des véhicules bénéficiant des normes les plus récentes sont nettement plus faibles. Grâce notamment à l’exigence minimale Euro 6 pour les véhicules diesel, la ZFE de Londres, a ainsi obtenu une diminution de 23 % des concentrations de NO2.
Airparif a mené une évaluation de la ZFE du Grand Paris. Ce bilan, basé sur des observations réelles, montre que l’interdiction à la circulation des véhicules « Crit’Air 4 », « Crit’Air 5 » et « non classés », a déjà contribué à faire baisser les émissions de polluants de l’air dans le périmètre concerné, alors même que le contrôle automatisé n’est pas encore en place :
• Sur la baisse de -42 % d’émissions d’oxydes d’azote (NOx) dues au trafic routier estimée entre 2017 et 2023, 6 points seraient attribuables à la ZFE-m
• Sur la baisse de -32 % d’émissions de particules fines (PM2,5) dues au trafic routier estimée entre 2017 et 2023, 3 points seraient attribuables à la ZFE-m
Les ZFE coûterait au moins 3,3 milliards d’euros à l’État en cas de suppression
La suppression des ZFE pourrait coûter cher à la France. Contexte alerte sur un risque de perte de 3,3 milliards d’euros de subventions européennes en 2025, et jusqu’à 1 milliard d’euros déjà perçus. En cause : le non-respect des engagements du plan national de relance et de résilience (PNRR), qui prévoit la création de 18 ZFE en 2024. Un signal politique négatif pourrait remettre en question le soutien de la Commission européenne.