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Santé Publique France vient de publier une nouvelle étude sur l’impact de la pollution de l’air sur la santé.
Santé publique France a mené une évaluation quantitative d’impact sur la santé de l’exposition au long cours à la pollution de l’air ambiant en France hexagonale en s’intéressant à la survenue de maladies respiratoires, cardiovasculaires et métaboliques.
La pollution de l’air contribue à de nombreuses maladies chroniques comme l’asthme, les infections respiratoires, les maladies cardiovasculaires ainsi que le diabète. Entre 2016 et 2019, 12 à 20 % des cas de maladies respiratoires chez l’enfant et 7 à 13 % des cas chez l’adulte étaient attribuables annuellement à une exposition à long terme à la pollution d’origine anthropique en France hexagonale aux particules fines (PM2,5) et au dioxyde d’azote (NO2).
L’étude montre que la réduction des concentrations en PM2,5 et NO2 à des niveaux équivalents aux valeurs guides de l’OMS permettrait d’éviter 75 % de ces cas de maladies liées à l’exposition aux PM2,5 en lien avec les activités humaines et près de 50 % pour le NO2. À titre d’illustration, le respect de la valeur guide de l’OMS pour les PM2,5 permettrait d’éviter presque 30 000 nouveaux cas d’asthme chez l’enfant de 0 à 17 ans.
L’impact économique est tout aussi alarmant, la pollution de l’air impacte également le système de santé : 12,9 milliards d’euros par an en lien avec les PM2,5 et 3,8 milliards d’euros pour le NO2.
L’étude suggère que les bénéfices attendus pour la santé seraient globalement plus importants dans les zones plus défavorisées et plus urbanisées. Ce constat souligne l’urgence d’une action renforcée dans les villes et auprès des populations les plus exposées.
Les inégalités face à la qualité de l’air sont d’ailleurs l’objet d’un rapport de l’UNICEF France et du Réseau Action Climat mettant en lumière l’impact de la pauvreté sur l’exposition et la vulnérabilité des enfants à la pollution de l’air. Les habitants les plus pauvres risquent 3 fois plus de mourir d’un épisode de pollution grave que les habitants les plus riches. Les zones socio-économiquement défavorisées disposeraient de moins d’espaces verts, de parcs, d’aires de jeux et de loisirs, ou d’autres ressources susceptibles de contrebalancer des conditions de vie moins favorables. Ces multiples expositions ont des conséquences directes sur la vulnérabilité des enfants et peuvent entraîner diverses pathologies. En savoir plus sur le rapport UNICEF
Améliorer la qualité de l’air est un impératif de santé publique et un enjeu économique. Le développement de mobilités actives et transport en commun, la rénovation thermique des logements, les bonnes pratiques agricoles sont des leviers clés. Ces mesures nécessitent des politiques publiques ambitieuses et un soutien fort aux collectivités. C’est l’objet de notre tribune dans laquelle nous demandons « nous vous demandons une ambition forte, assortie d’une feuille de route nationale claire pour éradiquer ce fléau qui empoisonne nos concitoyens, met en berne notre économie, impacte les agriculteurs et agricultrices, creuse les inégalités sociales. » Lire la tribune