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A l’occasion de la journée nationale de la qualité de l’air, le 14 octobre 2021, UNICEF France et le Réseau Action Climat ont publié un rapport mettant en lumière l’impact de la pauvreté sur l’exposition et la vulnérabilité des enfants à la pollution de l’air.
En France, plus de trois enfants sur quatre respirent un air pollué. Ce chiffre s’explique par une exposition plus importante à la pollution atmosphérique dans les villes, où vivent la plupart des enfants. Le trafic routier y est l’une des principales sources de pollution atmosphérique, il est responsable en moyenne de 63% des émissions d’oxydes d’azote (NOx) et de 18% des émissions de particules fines (PM2.5). Ces pourcentages sont bien plus élevés dans certaines grandes villes telles que Paris (58% des émissions de PM2.5). Certains facteurs, tels que la pauvreté, sont particulièrement fragilisants et renforcent la vulnérabilité de l’enfant face aux différentes expositions. En France, près de 21% des enfants vivent en situation de pauvreté, contre 14,8% de la population générale.
La pollution de l’air affecte particulièrement les enfants. Ils sont vulnérables en raison de l’immaturité de leurs organismes et de la fréquence à laquelle ils respirent. Les enfants en situation de pauvreté sont susceptibles de cumuler d’autres nuisances de leur environnement qui les rend plus vulnérables aux effets de la pollution de l’air. En effet, la pauvreté est généralement associée à des conditions de vie plus difficiles, fragilisant l’état de santé : logement précaire, exposition accrue au stress, alimentation de moindre qualité, moindre accès aux soins de santé.
A Paris, par exemple, même si les quartiers riches et les quartiers pauvres sont exposés à la pollution atmosphérique, les habitants les plus pauvres risquent 3 fois plus de mourir d’un épisode de pollution grave que les habitants les plus riches. Cela pourrait s’expliquer par un moins bon état de santé et un moindre accès aux soins.
Les zones socio-économiquement défavorisées disposeraient de moins d’espaces verts, de parcs, d’aires de jeux et de loisirs, ou d’autres ressources susceptibles de contrebalancer des conditions de vie moins favorables. Ces multiples expositions ont des conséquences directes sur la vulnérabilité des enfants et peuvent entraîner diverses pathologies.
1. Renforcer la prise en compte des enjeux sociaux dans l’élaboration des politiques de lutte contre la pollution de l’air
2. Appliquer les exigences de justice sociale aux mesures de réduction du trafic routier
3. Accompagner socialement les changements de mobilité
4. Mieux protéger la santé des plus jeunes en renforçant les exigences applicables aux établissements recevant des enfants
5. Améliorer la prise en compte des enfants dans l’élaboration des politiques de santé environnementale
UNICEF France et le Réseau Action Climat appellent ainsi à mieux prendre en compte « la défaveur sociale » dans les politiques publiques de lutte contre la pollution de l’air.
“Les enfants pauvres sont ainsi victimes d’une double peine : ils sont plus vulnérables à la pollution de l’air en tant qu’enfant et cette vulnérabilité est exacerbée par leur statut socio-économique et celui de leurs parents.”
Selon le dernier rapport « De l’injustice sociale dans l’air : pauvreté des enfants et pollution de l’air », les enfants pauvres sont susceptibles de cumuler d’autres nuisances de leur environnement et cela les rend plus vulnérables à la qualité de l’air. Dans de nombreuses situations, les populations les plus défavorisées se retrouvent contraintes de vivre dans des quartiers avec une forte présence du trafic, ou à proximité du périphérique, d’axes routiers majeurs, de tunnels et sans accès à des lieux végétalisés.
“Les enfants pauvres sont ainsi victimes d’une double peine : ils sont plus vulnérables à la pollution de l’air en tant qu’enfant et cette vulnérabilité est exacerbée par leur statut socio-économique et celui de leurs parents.”